28 Janvier 2020

Noël Barbichon

Je ne dispose pas d’écrits en provenance de Hubert Curien. En revanche, je peux fournir
les dates précises pour lesquelles j’ai été en relation avec Hubert Curien.


CAS 1
Le 2 septembre 1968, de ma propre initiative, j’avais présenté à Monsieur Lasry, à la direction du CNRS, un rapport justifiant la création d’un service de formation permanente des personnels du CNRS. Je suggérais la nomination d’un délégué chargé d’étudier les conditions à
satisfaire pour sa mise en oeuvre et je posais ma candidature à cette fonction.

À cette époque, j’exerçais ma fonction d’ingénieur CNRS au laboratoire de Chimie Physique à Orsay. J’attendais, à la suite de l’accueil positif de mon rapport lors de cette entrevue du 2 septembre, une décision concernant mon éventuelle nomination à ma nouvelle fonction. Ne recevant aucune information à ce sujet, l’un de mes amis connaissant mieux que moi la structure de l’administration centrale du CNRS m’avait annoncé après son investigation dans ces services que je devais appeler H. Curien le 3 janvier 1969 (à 15h je crois). À cette époque, H. Curien était directeur scientifique de la Physique).

Bien que surpris par cette recommandation, m’attendant plutôt à une information administrative, j’ai évidemment donné suite à cette directive. Monsieur Curien m’a fait part de
ma mise à disposition auprès du Doyen G. Poitou de la Faculté des sciences d’Orsay dans les
termes suivants : " Vous sortez de votre laboratoire et vous allez voir le Doyen G. Poitou".
Je présume que H. Curien était agacé de par certaines lenteurs dans l’application de ses décisions.

CAS 2
Le 16 décembre 1969, j’ai été convoqué à une réunion à la Direction du CNRS sous la présidence de H. Curien. Étaient présents : Mrs Lasry, Delaroche, Le Brun, Perrier. Il s’agissait de définir le cadre de fonctionnement du futur dispositif de formation permanente, compte tenu du projet de convention entre le CNRS et la Faculté d’Orsay. J’avais planté les jalons de cette convention avec l’appui de Mr Paoli au ministère de l’Éducation nationale.

Il est probable que le compte rendu de cette réunion soit disponible en archive. Je ne dispose
pas moi-même d’exemplaire de ce compte-rendu. Néanmoins, l’existence même de cette
réunion deux mois après sa nomination à La Direction du CNRS montre la pugnacité de H. Curien pour traiter et résoudre rapidement les problèmes en suspens.

CAS 3
Je suppose que c’est au cours de cette réunion du 16 décembre 1969 que fut posé le problème de l’extension aux chercheurs du futur dispositif de Formation Permanente. Le souvenir que j’en ai réside dans une difficulté de s’assurer de la pertinence de cette extension aux chercheurs quoi que conscient de l’intérêt d’y réfléchir. J’ai retrouvé là l’attitude du chercheur physicien que je décèle chez H. Curien : "Le problème est posé. Nous devons trouver la bonne réponse. On expérimente. Et on tirera les conclusions."

Ce n’est pas dans de tels termes que H. Curien se serait exprimé, mais cela a été mon impression positive au terme de la réunion.

Noël Barbichon

  • Ingénieur de recherche honoraire CNRS, promoteur et metteur en oeuvre de la formation permanente au CNRS.